Les histoires en musique d’Elodie Fondacci

Présentation

Elodie Fondacci propose sur Radio Classique des histoires en musique basées sur des chef d’oeuvres de la musique classique. « Des histoires en musique » pour petits et grands à écouter et télécharger également à travers ses podcasts.

Sur sa chaîne Youtube, elle propose aussi quelques vidéos d’histoires en musique.

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Quelques histoires en musique

Les trois petits cochons

Les trois petits cochons

Il était une fois trois petits cochons qui voulaient vivre leur vie. Ils quittèrent la ferme où ils habitaient avec leur maman et ils s’en allèrent tous les trois de par le vaste monde. En se promenant, ils arrivèrent dans une clairière si jolie qu’ils décidèrent d’y construire leur maison. L’aîné des petits cochons qui était aussi le plus raisonnable, dit à ses frères, « il nous faut une maison bien solide pour nous protéger du loup s’ils venaient à passer, allons au village chercher les briques ». Et les trois petits cochons partirent bras dessus, bras dessous

Les deux autres cochons, qui étaient un peu paresseux grognaient et traînaient des pieds.

« Comme le village est loin » bougonna le premier. « Nous préférons jouer et nous amuser », renchérit le second.

Aussi, quand il croisait un homme qui portait une botte de paille, le premier cochon, lui dit : « s’il vous plaît, donnez moi cette paille pour me bâtir une maison. »

L’homme lui donna la paille et le petit cochon se construisit une maison.

Les deux autres cochons allèrent jusqu’au village et y trouvèrent des briques. Mais lorsque le plus grand demanda à son frère de l’aider à les charger dans la brouette, le second cochon rouspéta.

« C’est beaucoup trop lourd, débrouille toi tout seul ». Et apercevant un homme qui portait un fagot de branches, il l’interpelle. « S’il vous plaît, donnez-moi ce bois pour me bâtir une maison. » L’homme lui donna le bois et le petit cochon se construisit une maison.

Le troisième petit cochon rentrait tout seul en poussant sa lourde brouette chargée de briques. Il travaillait dur, il planta des clous, il fabriqua du ciment. Il se construisit une solide maison de briques. « Viens jouer gros béta » l’apostropha ses frères. « Non, je travaille » s’entêtait le petit cochon du haut de son échelle. Et ses deux frères se moquaient de lui. Le soir venu, chacun s’enferma dans sa maison. Mais soudain on entendit un cri.

Le loup qui rôdait dans la forêt et qui avait reniflé la bonne odeur des petits cochons. Il s’approcha de la maison de paille. Il se lécha les babines et il frappa à la porte. « Non non non non », protesta le petit cochon en claquant des dents. « Je vais souffler et ta maison va s’envoler. Le loup prit une grande inspiration. Il souffla. Il souffla. Et la maison de paille s’envola. Le petit cochon terrifié, il s’est mis à courir à toutes jambes si vite qu’il arriva avant le loup chez son frère dans la maison de bois.

Les deux petits cochons ont fermé la porte à double tour. Quelques minutes plus tard. Le loup s’approcha de la maison de bois. « Je vais souffler et la maison va s’envoler ». Le loup prit une grande inspiration et il souffla, il souffla. Et la maison de bois s’envola. « Au secours » crièrent et les petits cochons affolés. Et ils coururent à toute allure se réfugier chez leur frère. Le troisième petit cochon, leur ouvrit la porte et ferma tranquillement le gros verrou derrière.

Quelques minutes plus tard.. Le loup s’approcha de la maison de bois. « Je vais souffler et la maison va s’envoler ». Le loup prit une grande inspiration et il souffla, il souffla. Il souffla. « Oooooooh », s’exclamèrent les petits cochons. Mais la maison de briques ne bougea pas d’un pouce. Le loup prit une autre inspiration. Et il souffla. Il souffla. De toutes ses forces, mais la maison de briques ne bougeait toujours pas, le loup fut tellement furieux qu’il dit « je vais passer par la cheminée et vous croquer ».

Il entreprit d’escalader le toit. Très vite, l’aîné des petits cochons, qui était aussi le plus malin, mit une grosse marmite d’eau sur le feu. Au moment où le loup descendit dans la cheminée, le cochon ôta le couvercle et le loup tomba dans l’eau bouillante.

Le loup se brula si fort le derrière qu’il s’enfuit en courant et on entendit plus jamais parler de lui. A partir de ce jour, les trois petits cochons vécurent heureux tous les trois dans leur petite maison.

Casse-Noisette

Casse-Noisette : Partie 1 

C’était la nuit de Noël dans la maison de Franz et Marie. On s’affairait pour préparer la fête, maman avait mis sa belle robe de velours et son collier de perles, et les enfants portèrent des chaussures vernis. Le front collé contre la vitre, marie regardait par la fenêtre. Elle faisait un petit trou dans la buée avec son doigt pour mieux voir. Dehors, la neige tombait et on voyait danser les flocons dans la lumière des réverbères. Tout à coup, Marie entendit le bruit d’une calèche sur le pavé

Voilà, voilà, cria la petite fille en battant des mains. Et Franz qui aidait maman à mettre le couvert courut à la porte avec sa soeur. Le cocher ouvrit la porte du fiacre et ce fut d’abord grand mère qui apparut emmitouflée dans son châle. Suivie de près par grand père très élégant avec sa canne et son chapeau haut de forme. Et puis, une ribambelle de cousins s’élança hors de la voiture, il y avait Maxime et Madeleine, Louis, Margot et Alexandre, et même le p’tit Gaston qui trottiner derrière sa soeur.

C’était la nuit de Noël dans la maison de Franz et Marie. On s’affairait pour préparer la fête, maman avait mis sa belle robe de velours et son collier de perles, et les enfants portèrent des chaussures vernis. Le front collé contre la vitre, marie regardait par la fenêtre. Elle faisait un petit trou dans la buée avec son doigt pour mieux voir. Dehors, la neige tombait et on voyait danser les flocons dans la lumière des réverbères. Tout à coup, Marie entendit le bruit d’une calèche sur le pavé.

Voilà, voilà, cria la petite fille en battant des mains. Et Franz qui aidait maman à mettre le couvert courut à la porte avec sa soeur. Le cocher ouvrit la porte du fiacre et ce fut d’abord grand mère qui apparut emmitouflée dans son châle. Suivie de près par grand père très élégant avec sa canne et son chapeau haut de forme. Et puis, une ribambelle de cousins s’élança hors de la voiture, il y avait Maxime et Madeleine, Louis, Margot et Alexandre, et même le p’tit Gaston qui trottiner derrière sa soeur.

Enfin! On vit apparaître l’oncle, qui essuya le givre de sa grosse moustache et frotta ses grandes mains l’une contre l’autre pour se réchauffer. « Joyeux Noël », dit-il de sa grosse voix. « Joyeux Noël » s’écrièrent les enfants en sautillant d’excitation.

Ils rentrèrent dans la maison.

Un grand feu pétillait dans la cheminée. Les murs et les plafonds étaient décorés de branches, de houx et de guirlandes dorées qui brillaient dans la clarté tremblante des chandeliers. Sur le grand escalier qui sentait bon la cire, on avait mis des chaussettes de laine qui débordaient de petites figurines en pain d’épices et de sucre d’orge rouge et blanc. Sur la table où étincelaient les verres en cristal, il y avait des pyramides de friandises, des montagnes de fruits confits et de grandes corbeilles remplies d’oranges et de papillotes en chocolat.

Mais le plus merveilleux, c’est qu’au fond de la pièce se dressait un immense sapin plein de bougies scintillantes et de boules de verre de toutes les couleurs. Un sapin si grand que l’étoile dorée qui était posée tout en haut touchait le plafond. Tu sais ce qu’il y a au pied de l’arbre de Noël ? Étaient posés des dizaines de cadeaux, des petits, des gros et même un ours en peluche orné d’un grand ruban rouge. Les enfants se précipitèrent.

« Un cheval à bascule ! Des soldats de plomb », s’écrie Gaston

Déjà, les filles coiffaient leur poupée et les garçons installaient les rails du train électrique sur le tapis. Mais Marie, dans son coin, n’avait pas encore ouvert le cadeau qu’elle avait trouvé dans ses souliers. Elle défit le ruban avec précaution et trouva dans du papier de soie un drôle de petit bonhomme de bois, droit comme un soldat, vêtu d’un uniforme rouge à épaulettes dorées et chaussé de grandes bottes noires. Elle le posa par terre et le casse-noisette articulé se mit à bouger les bras comme un automate.

Qu’est ce que c’est ? « C’est mon Casse-Noisette », dit Marie toute fière

« Prête le moi » « Non tu as déjà tes jouets » dit Marie, « Si » dit Franz et lui tira le casse-noisette par les pieds. Dans un horrible craquement, le casse-noisette se cassa en deux. Marie se met à pleurer.

Le petit oiseau

Il était une fois. Par une rude nuit d’hiver. Un tout petit oiseau tout transi de froid. Il avait l’aile brisée et il n’avait pas pu partir à tire d’aile avec sa famille vers des pays où l’hiver n’existe pas

Il était resté tout seul.

Et maintenant, il grelotait dans la forêt.

Pour ne pas mourir de froid, le pauvre petit oiseau se mis à chercher un arbre où il pourrait trouver refuge. Volant avec peine contre les bourrasques glacées, il réussit à se poser sur la cime d’un grand chêne majestueux. « Grand chêne, roi des arbres. Pourrais tu me laisser une toute petite place entre les branches ? il fait froid. Je ne peux plus voler. » Le Grand Chêne regarda avec mépris. Va t-en, t’interdis de venir picorer mes glands. Tout frissonnant, le petit oiseau quitta le chêne et tant bien que mal, il alla se poser sur un platane.

Celui ci bougonnant « Tu me déranges. Je suis complet. Déjà une famille d’écureuils qui habite ici. »

Le petit oiseau, vola vers un bouleau. Mais celui ci ne fut pas plus aimable. « Non, tu vas salir mes branches et mes feuilles. Je n’ai pas besoin de toi, va t-en. » « S’il vous plaît, répéta le petit oiseau, de plus en plus faiblement. Si vous ne m’aidez pas, je vais périr de froid. »

Mais ni l’érable, ni l’arrogant noyer ni même le modeste noisetier ne voulurent l’accueillir. Alors, le petit oiseau se posa dans la neige, les ailes douloureuses d’avoir tant volé. Il essayait de réchauffer ses petites pâtes glacées quand, tout à coup, il entendit un chuchotement. Petit oiseau, glisse toi entre mes branches. il ouvrit les yeux, c’était le sapin qui lui faisait signe. « Vient petit oiseau n’aie pas peur, installe toi chez moi bien au chaud. Je vais soigner tes ailes avec ma sève et tu pourras attendre le printemps. »

Tout reconnaissant, le petit oiseau se dépêcha de grimper du mieux qu’il put sur une grosse branche confortable, et se nichant au coeur du sapin, il s’endormit aussitôt. Mais au milieu de la nuit, l’orage se déchaîna. La pluie tomba violemment et la tempête se mit à gronder. Et il arrive tout à coup quelque chose qui n’était jamais arrivé jusqu’alors. Le vent souffla si fort qu’il emporta les feuilles du grand chêne, si fort qu’il laissa le platane tout nu et tremblant de froid, si fort que le bouleau, l’érable, le noyer et même le modeste noisetier perdirent leurs feuilles, dont ils étaient si fiers.

Seul le sapin qui avait accueilli le petit oiseau blessé garda ses belles épines vertes. Et c’est depuis ce jour, que chaque année en hiver, les arbres perdent leurs feuilles. Tous, sauf le sapin. A cause d’un petit oiseau.

Comment il poussa une bosse au chameau

Au début des temps, quand le monde était tout neuf et tout beau, si neuf et si beau que les animaux avaient à peine commencé à servir les hommes, vivait un chameau terriblement paresseux, qui habitait au milieu du désert, car il n’avait pas la moindre envie de travailler.

Alors, il mangeait des bouts de bois, des tamaris, des ronces et des épines sans jamais lever le petit doigt. Et si quelqu’un lui adressait la parole, il répondait simplement « bof », juste bof. Pas un mot de plus.

Un jour, c’était un lundi matin, le cheval vint le trouver. Il avait une selle sur le dos et un mors en travers de la bouche! « Sors de là et vient trotter comme nous tous ». »Bof ». Ce que le cheval s’empressa d’aller raconter à l’homme.

Bientôt, le chien vint le trouver, il avait un bâton dans la gueule et il lui dit : « Chameau, chameau viens donc chercher et rapporter comme nous tous ». « Bof », dit le chameau et le chien s’en fut le répéter à l’homme.

Alors, le bœuf vint le trouver. Il avait un jonc sur la nuque et lui dit « Chameau, chameau, viens donc labourer comme nous tous. » »Bof », dit le chameau. Le bœuf s’en fut et il répéta tout à l’homme.

À la fin de la journée, l’homme convoqua le cheval, le chien et le bœuf et il leur dit : « Mes amis, mes trois amis. Je suis navré pour vous, surtout dans ce monde tout neuf et tout beau. Mais visiblement, cette chose qui dit bof et qui habite dans le désert est incapable de travailler, sinon elle serait déjà là. Je vais donc la laisser en paix, mais vous devrez travailler deux fois plus pour compenser. »

Les trois amis furent très contrariés et ils tinrent conseil à la lisière du désert. Comme ils discutaient, le chameau arriva en mâchant ses plantes grasses avec sa paresse habituelle et il se moqua d’eux.

Puis il dit : « Bof », tournant les talons, il repartit une fois de plus.

Vint à passer le DJin qui est responsable de tous les déserts dans son nuage de poussière. Les Djin voyagent toujours dans un nuage de poussière, car c’est un moyen de transport magique. Il s’arrêta pour s’entretenir avec les trois amis.

« Djin de tous les déserts, dit le cheval. Est il juste que quelqu’un reste à ne rien faire dans ce monde tout neuf et tout beau? »

– Certainement pas, dit le Djin.

– Eh bien dit le cheval, il y a quelqu’un au milieu de votre désert, avec un long cou et de longues pattes, qui n’a pas levé le petit doigt depuis lundi matin. Il refuse de trotter.

– Par tout l’or de l’Arabie, c’est mon chameau. Mais qu’est ce qu’il en dit ?

– Il dit bof, dit le chien, et il refuse d’aller chercher et de rapporter.

– Il ne dit rien d’autre ? Demanda le Djin.

– Seulement bof dit le bœuf. Et il refuse de labourer.

– Très bien dit le Djin, je vais le faire bosser. Si vous voulez attendre une minute. »

Sur ce, le Djin s’enroula dans son manteau de poussière, traversa le désert et trouva le chameau qui n’avait toujours pas levé le petit doigt et qui admirait son reflet dans une flaque d’eau.

« Mon vieil ami, dit le Djin. Qu’est ce que j’apprends ? Tu refuses de travailler dans ce monde tout neuf et tout

– bof, dit le chameau. »

Le djin s’accroupit le menton dans la main et il se mit à réfléchir à un tour de magie, tandis que le chameau continuait à s’admirer dans la flaque d’eau.

« Depuis lundi matin, tu donnes du travail supplémentaire aux trois amis à cause de ta fichue paresse. » Et le menton dans la main, il continuait à réfléchir à quelques tours.

– Bof, dit le chameau.

– Si j’étais toi, j’arrêterai de répéter ça, tu risquerais de le dire une fois de trop. Je veux que tu travailles. »

– Bof, dit encore une fois le chameau. »

Mais à peine eut-il prononcé ce mot qu’il vit son dos dont il était si fier gonfler, gonfler jusqu’à devenir une grosse bosse.

« Tu as vu ça, tu as répété tant et tant de bof qu’il a fini par t’en pousser une. Voilà ce que tu t’es mis sur le dos en refusant de travailler. Nous sommes aujourd’hui jeudi et tu n’as toujours rien fait depuis que le travail a commencé lundi. Allez au travail. »

– Comment pourrais je travailler, dit le chameau. Avec cette boff sur le dos ?

– C’est exprès, pour te punir d’avoir manqué ces 3 jours. Désormais, tu pourras bosser 3 jours sans rien manger. Ta bosse servira de garde manger, alors ne dis pas que je n’ai rien fait pour toi, sors du désert et va rejoindre les trois amis et tiens toi correctement. Allez hop, monsieur Boff! »

Le chameau s’en alla rejoindre les trois amis en baillant. Depuis ce jour, le chameau porte toujours son boff sur le dos. Maintenant, on l’appelle boss pour ne pas le vexer, mais il n’a jamais rattrapé les trois jours de travail qu’il avait perdu au commencement du monde.

Il n’a jamais appris à bien se conduire.

Je vais vous raconter la légende de Mélusine. Vous êtes prêts ? Vous êtes bien installée ? Il y a fort longtemps vivait dans le royaume d’Albanie un seigneur du nom de Raymond. Un matin, avant le lever du jour, Raymond fut pris du désir de partir à la chasse.

Il siffla ses chiens, pris sur son poing ganté son faucon noir et prenant son cheval, il partit au grand galop à travers les bois et les champs.

Il chassa tout le jour, et quand vint le soir, il déboucha dans une clairière illuminée par le rouge soleil du crépuscule. Au milieu de cette clairière assis sur la margelle d’une fontaine se tenait une jeune femme belle comme une fée qui le regardait de ses grands yeux, tout. Elle portait une robe de brocart si finement tissé d’or que l’on dit qu’elle était enveloppée d’un rayon de soleil.

Le chevalier fut tellement ému par sa beauté qu’il en tomba amoureux sur le champ. Il s’approcha d’elle et tombant à genoux, il lui demande de venir sa femme. La jeune femme le regarda gravement. Elle

Je suis la fée Mélusine. J’accepte volontiers de devenir votre épouse, mais vous devez me promettre une chose. Tant que durera notre mariage, vous ne devrez jamais chercher à me voir le samedi.

Raymond fut étonné par tant de mystère, mais il jura devant Dieu et devant les hommes qu’il ne trahirait jamais cette volonté. Et quelques jours plus tard, devant la foule en liesse, on célèbra le mariage du chevalier et de la fée.

Les deux époux vivaient très heureux et Mélusine donna naissance à dix enfants.

Chaque samedi, elle disparaissait et elle s’enfermait dans une chambre du château, parée par une immense porte de fer. Elle restait invisible jusqu’au lendemain où elle apparaissait aux premiers rayons du soleil. Comme il lui avait promis, Raymond ne lui demanda jamais rien et il ne chercha jamais à la voir ce jour là.

Jusqu’au jour où son frère vint lui rendre visite. Le frère de Raymond était un chevalier fier et ombrageux. Quand il arriva au château, il s’étonna de ne pas voir l’épouse de son frère et comme Raymond lui expliqua sa promesse, il éclata d’un rire ironique.

Tu as accepté cela ? Mais qui sait ce que fait ta femme pendant que tu n’es pas avec elle ? Il fit tant et si bien que le coeur de Reymond s’emplit de doutes.

Fou de colère et de douleur, il se précipita vers la porte interdite et à l’aide de sa bague, il perça un petit trou.

Quand il a regarda à travers, il vit Mélusine qui se baignait dans un grand bassin de marbre. Elle peignait ses longs cheveux d’or et elle chantait de sa voix mélodieuse.

Quand, tout à coup, Mélusine sortit du bain. À la place de ses jambes, il y avait une énorme queue de serpent qui battait l’eau avec une force épouvantable. Raymond ne put retenir un cri d’effroi, mais Mélusine l’entendit.

Elle se transforma en dragon et s’envola par la fenêtre du château. C’est ainsi que la fée Mélusine disparut à jamais. Et l’on raconte que parfois, les nuits d’été, un dragon s’introduisait par les fenêtres du château pour venir embrasser les enfants que Mélusine avait tant aimé.

Il était une fois, un grand père et une grand mère. Le vieil homme était bon et doux mais sa femme était aussi acariâtre qu’il était charitable. Elle passait son temps à se plaindre et jamais rien ne la satisfaisait. Tous les jours, le grand père allait dans la montagne ramasser du petit bois pour faire des fagots. Il accrochait le baluchon qui contenait son repas à son épaule et il partait aux premiers rayons du soleil.

Un jour qu’il était occupé à travailler, il entendit des pépiements épuisés, un faible cri de détresse. Il regarda autour de lui. Il vit sur le sol un minuscule moineau blessé. Il était tombé et il s’était cassé l’aile.

Le grand père se pencha et il recueillit l’oiseau dans sa vieille main. Pauvre petit, dit il en lui caressant la tête, ne t’inquiète pas, je vais te soigner. Le grand père mit le moineau dans son mouchoir pour qu’il ait bien chaud et le soir venu, il rentra à la maison et l’emporta avec lui. Mais quand sa femme vit le petit oiseau, elle se mit très en colère.

Il faut que tu sois fou. Mais comment allons nous faire avec une bouche de plus à nourrir ? Son mari l’apaisa. Ne te fâche pas, je ne pouvais tout de même pas le laisser mourir. Je m’en occuperai moi même et je partagerai avec lui mes repas. La grand-mère eut beau maugréer, le grand père tint bon et le moineau resta avec lui

Il s’en occupa si bien qu’au bout de quelques semaines, le petit oiseau fut guéri. Très vite, le vieil homme et le moineau devinrent inséparables. Pendant la journée, le moineau vole toujours autour du grand père et il se perchait sur son épaule, sifflant un air joyeux dès qu’il avait du chagrin. Un jour, le grand père dut aller à la ville et laissa l’oiseau à la maison. Il lui recommanda de se tenir bien sage jusqu’à son retour.

Mais ce soir là, le vieil homme tarda à rentrer. Le petit oiseau commençait à avoir faim. Or, il se trouvait que la grand mère avait mis du riz à cuire. Le moineau ne put résister à la tentation et il picora quelques grains. Quand la grand mère s’en est aperçu, elle entra dans une colère noire. Elle saisit une paire de ciseaux et elle coupa la langue du pauvre moineau en criant Va t-en sale bête et que je ne te revois plus.

Le pauvre oiseau, tout en pleurs, s’enfuit à tire d’aile dans le ciel noir. Et il disparaît bientôt. Quand le grand père rentra, il chercha partout son petit moineau en vain. Alors, au désespoir, il saisit son bâton et prenant un chemin au hasard, il partit à sa recherche. Le vieil homme marcha des jours et des nuits. Il gravit des montagnes, il passa des rivières, il traversa des forêts de bambous jusqu’à ce qu’enfin il

Ils furent si heureux de se retrouver qu’il versèrent tous les deux quelques larmes de joie. Moineau, dit le vieil homme, grand mère a été bien méchante avec toi. Pardonne moi, je t’en prie, mais le moineau avait grand cœur. Et il avait déjà pardonné. Le grand-père resta quelques jours auprès de son fidèle compagnon, puis l’heure vint de regagner sa demeure. Au moment de son départ, le moineau lui apporta deux coffres. Un grand coffre aux couleurs éclatantes et un petit coffre gris.

Mon ami dit le moineau, tu as été bon et patient envers moi. Je souhaite te faire un cadeau. Je t’offre un de ces deux coffres souvenirs. Lequel veux-tu, le grand ou le petit ? Le vieil homme remercia le moineau et lui dit qu’il allait prendre le petit. Il était âgé, fatigué et il ne pourrait certainement pas ramener le plus gros sur ses épaules jusqu’au village. Il repartit donc avec la petite malle sur le dos et il ne l’ouvrit qu’une fois rentré chez lui.

Quelle ne fut pas sa surprise d’y trouver des diamants et des objets d’or et d’argent. Mais la grand mère entra dans une terrible rage. Tout cela pour toi, pour toi et pour moi, rien, alors que j’ai accueilli ce moineau sous mon toit quel ingrat. Et en claquant la porte, la vieille se mit en route vers la maison du moineau. Elle marcha des jours et des nuits. Elle gravit des montagnes. Elle passe des rivières.

Elle traversera des forêts de bambous et enfin, elle arriva au nid du moineau. Le moineau avait bon coeur et il accueillit la vieille femme avec gentillesse. Il lui offrit même le repas et l’hospitalité. Mais il lui demanda. Grand-Mère, pourquoi tu es venu me voir ?

La vieille lui répondit : Je t’ai accueilli, je t’ai nourri et logé. Je me suis imposé beaucoup de sacrifices pour toi. Donne moi mon cadeau.

le grand ou le petit ? Bien entendu, la grand mère choisit le grand coffre et sans un mot de remerciement, elle partit en emportant la lourde malle. Ne l’ouvre pas avant d’être chez toi, l’avertit, le moineau. Mais la grand mère avait tellement hâte de contempler ses trésors qu’elle ne tint pas jusqu’à chez elle. Elle s’assis sur une pierre et ouvrit le coffre. Elle l’eut à peine ouvert, qu’une nuée de démons, de monstres et de serpents, en jaillit. La grand mère eut si peur qu’elle s’enfuit à toutes jambes et à ce qu’on raconte, elle court encore.

 

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