le Pleurs abondants, roulades furieuses, cris de colère… Si vous êtes parents, vous avez probablement déjà assisté à l’un ou l’autre de ces comportements chez votre enfant. Comment gérer les disputes entre enfants ? Bien que très difficiles à gérer en société, ces crises de colère des enfants sont pourtant une étape tout à fait classique du développement d’un enfant.
Découvrez l’éducation positive, comment gérer les conflits au sein d’une même famille ?
Mais qu’est-ce qu’une crise et à quel âge votre petit ange peut-il être susceptible de se transformer en tornade ?
Lorsque les enfants commencent à prendre conscience de leur autonomie, leurs émotions peuvent bouillonner et s’exprimer plus ou moins violemment. Ces crises, qui peuvent parfois être considérées par la société comme des caprices, sont en fait le débordement de différents sentiments chez l’enfant, comme la colère, la frustration, la fatigue, l’insatisfaction ou même la peur.
Cet éventail de ressentis est très difficile à exprimer pour un tout-petit. Entre 18 mois et 4 ans, la gestion de l’émotion et celle du langage font mauvais ménage et aboutissent à des crises. Celles-ci peuvent se manifester de façon tout à fait déconcertante pour les parents. Hurlements, apnées, coups de pied et autres gestes violents, pleurs… ne sont que quelques-uns des symptômes visibles d’une de ces crises émotionnelles.
Malgré le bouleversement évident que ces moments impliquent pour les enfants comme les parents, il s’agit d’un comportement tout à fait normal du développement. Pour autant, tous les enfants ne sont pas sujets aux crises et tous les débordements de colère n’ont pas la même intensité : certains ne dépassent pas quelques minutes larmoyantes, d’autres peuvent durer plus d’une heure et impliquer des gestes de violence auto-dirigés.
Est-il possible d’anticiper ou de désamorcer une crise ?
Aucun parent ne peut avoir le contrôle total sur les émotions de son enfant. Cependant, quelques facteurs peuvent favoriser la stabilité de son ressenti et minimiser les déclencheurs de crise.
Le premier conseil est de préférer une routine stable, en matière de sommeil, repas et activités. L’ennui, la faim et la fatigue peuvent, en effet, être des vecteurs de stress ou d’énervement.
Ensuite, si vous observez votre tout-petit, vous remarquerez, petit à petit, quels sont les signes de départ de crise. S’il doit partager ses jeux préférés avec un ami ou que sa fratrie persiste à détruire ses constructions, il est possible que la frustration pointe le bout de son nez.
Même si votre enfant ne s’exprime pas encore ou pas bien, il ne faut jamais hésiter à lui parler et à lui expliquer la situation. Cela détournera son attention, en plus de participer à sa compréhension des émotions. Lorsqu’il grandit et est davantage en âge de mettre des mots sur ses sentiments, encouragez-le à exprimer comment il se sent. Il s’agit d’un premier pas vers le contrôle de soi à féliciter grandement.
Vous pouvez également choisir la piste de la négociation. Vous ne souhaitez pas que votre fillette de 3 ans choisisse sa tenue pour aller à l’école ? Proposez-lui un compromis et permettez-lui de choisir entre deux tenues sélectionnées par vos soins.
Enfin, les enfants passent énormément de temps à observer leurs parents et leur entourage. Si vous manifestez de la patience et de la modération, ils tendront à répliquer ce comportement. Tandis que des éclats de colère autour d’eux pourront induire des crises.
Et si la crise est inévitable, comment l’affronter ?
La chose est plus facile à dire qu’à faire mais rester calme en toutes circonstances est important. Votre maîtrise est essentielle, tout particulièrement quand une crise survient en public et que tous les yeux se braquent vers vous, lourds de jugement. Ne cédez pas au caprice du moment pour éviter une situation gênante et rappelez-vous que tout le monde passe par là.
Mieux vaut éviter d’élever la voix ou de tourner le dos à votre petit furibond, ce qui pourra nourrir ses émotions négatives. N’hésitez pas à communiquer avec lui, à accepter ses émotions et à verbaliser la situation, avec des phrases comme « Je vois que tu es très fâché » ou « On dirait que cela ne t’a pas plu, ça arrive parfois ». Laissez-lui le temps de s’apaiser, soit en lui parlant doucement, soit, s’il n’est pas dans l’écoute à cet instant, en représentant une présence sereine auprès de lui.
Et après la crise, comment réagir ?
Lorsque la crise est passée, votre relation peut reprendre, tant en matière de dialogue que de contact physique. Votre enfant sera probablement épuisé par son explosion émotionnelle. Le prendre dans vos bras contribuera à le rassurer.
Ensuite, il est important d’évacuer verbalement le déclencheur de la crise. Parfois, un encouragement suffit, parfois, c’est au parent de mettre des mots sur le facteur qu’il a identifié. « Tu voulais faire une belle construction en blocs mais elle s’est écroulée plusieurs fois ? Ça arrive mais je comprends que tu sois déçu. C’est sans doute ça qui t’a mis en colère. »
Si des gestes agressifs ont eu lieu, envers vous ou un autre enfant, une mise au point est également nécessaire. L’enfant peut et doit comprendre que, même si de telles émotions sont difficiles à affronter, il n’est pas acceptable de faire mal aux autres. Vous avez aussi le droit de partager vos émotions, dans la bienveillance, tout en écartant les comportements que vous ne tolérez pas.
Il est important de ne pas s’attarder trop longtemps sur la crise, pour ne pas instaurer un climat de négativité et de ressentiment. Pour tourner la page, vous pouvez proposer à votre enfant des solutions pour affronter le prochain moment d’émotion puissante. Dessiner sa colère, faire des exercices de respiration, demander un câlin… Chaque situation est unique et peut nécessiter une réponse différente.
Un conseil pour les parents ?
Ne culpabilisez pas ! Les crises d’un enfant ne sont en aucun cas le signe d’une mauvaise éducation et il s’agit tout simplement d’un moment de transition dans son développement.
Aucun parent n’est infaillible et si, parfois, vous craquez, ne vous en voulez pas. Prenez du temps pour vous et prenez soin de votre santé mentale car l’épanouissement et l’équilibre d’un parent participent à la sérénité de son enfant.
Avec de la patience et de la bienveillance, vous traverserez ces bouleversements stressants et aiderez votre enfant à mûrir sur le plan émotionnel.
Enfin, il est important de rappeler que ces quelques conseils ne sont pas des préceptes figés. Ce sont des observations générales qui nécessitent des adaptations personnelles, correspondant à chaque situation.
Et, dans les moments difficiles, accrochez-vous aux nombreux bonheurs qui jalonnent votre vie de parents car, comme le dit Victor Hugo, l’amour d’une famille, c’est « le centre autour duquel tout gravite et tout brille ».
Les crises des enfants de 3 à 4 ans
Pendant cette période, les enfants s’opposent moins à leurs parents, mais continuent à vouloir s’affirmer auprès d’eux. De plus, les enfants veulent plus d’autonomie et ils cherchent à comprendre tout ce qu’il y a autour avec des questions à cet âge.
Par ailleurs, il existe certains enfants qui manifestent un genre de « petite crise d’adolescence » aux alentours de 4 ans. De nombreux parents sont touchés par ce phénomène même si cela n’a pas encore de preuve scientifique. Les signes qui montrent que l’enfant traverse cette période sont qu’il veut toujours négocier, tester les limites, ou encore peut avoir un dialogue blessant. Toutefois, il est important que les parents apportent leurs aides à leur enfant pour qu’il puisse apprendre à s’affirmer et à être plus autonome. En effet, à 3 ans et 4 ans, l’enfant doit apprendre à suivre les règles, mais aussi à bien gérer ses émotions surtout pour éviter les crises de colère.
Les types de colère des enfants
Il existe différentes raisons liées à la crise de colère concernant les enfants. Ils sont principalement regroupés en trois groupes. Découvrir ces différents types de colère va permettre aux parents de mieux réagir aux crises.
La colère des enfants liée aux décharges de stress
Il est possible que votre enfant ne se mette en colère pour trois fois rien de nombreuses fois par jour, et cela durant plusieurs jours successifs. Cela est dû à un stress qu’il subit et se manifeste par un sentiment de colère. Cette réaction émotionnelle peut durer dans le temps par un comportement agressif chronique. Même s’il existe des techniques qui permettent de réguler l’émotion comme la respiration, il est important que les parents gardent en tête le fait que leur enfant reste un être sensible. La solution pour débloquer la situation est de proposer à l’enfant de petits jeux qui lui permettent de décharger la tension qui s’est accumulée. C’est une perspective nécessaire à un enfant lorsqu’il subit un stress. Lors des cas de colère de décharge, un enfant doit d’abord libérer tout son stress avant de pouvoir résoudre le problème, et trouver une solution appropriée à la situation.
La colère des enfants engendrée par les limites personnelles
Cette situation est provoquée par la frustration de l’enfant envers une chose ou une personne extérieure qu’il juge hostile à son environnement. Dans ce genre de cas, c’est le sentiment de colère qui favorise l’affirmation des limites personnelles qu’il ressent, et qui exprime sa frustration. Il existe des moyens de réguler l’émotion pour gérer ce type de colère comme faire des dessins qui expriment la colère en lui. Cela permet d’éviter la transformation de cette colère en comportements agressifs, ou encore en violence. Une autre alternative est de se mettre dans le rôle de médiateur pour favoriser le dialogue entre les enfants qui pourront exprimer librement leurs émotions.
Les crises de colère des enfants liées à la frustration
C’est un cas qui se produit le plus fréquemment pour les enfants les moins âgés. Ce genre de situation peut facilement être résolu lorsque les parents permettent à l’enfant d’exprimer librement sa colère afin qu’il puisse se remettre de son sentiment de frustration. Les enfants qui se laissent facilement submerger par la colère de frustration ont besoin d’apprendre à identifier tous leurs désirs. Cela se procède en mettant des mots celles-ci pour qu’ils puissent s’exprimer clairement, sans pour autant réaliser tout ce que l’enfant veut.
La situation la plus récurrente est lorsqu’un enfant est submergé de colère lorsque sa mère refuse de céder à ses désirs. Cette réaction émotionnelle permet à l’enfant de se remettre de sa frustration. Toutefois, cette crise de colère finit toujours par s’estomper afin de retrouver un équilibre émotionnel. Cette phase sera d’autant plus rapide lorsque personne n’intervient sur les émotions de l’enfant, comme le demander de se calmer, de le punir, ou encore de l’isoler de façons forcées. Il existe différentes démarches qui permettent à l’enfant de se libérer de cette crise de colère.
Les astuces pour gérer les crises de colère des enfants
C’est un passage naturel pour les parents de gérer la colère de leur enfant. Les crises peuvent être fréquentes ou passagères, mais elles sont souvent difficiles à appréhender. Il existe des astuces pour orienter vos enfants pendant leurs crises tout en gardant votre calme, surtout lorsqu’elles surviennent soudainement.
Éviter de donner trop d’attention aux crises de colère des enfants
De nombreux parents perdent rapidement patience lorsque leurs enfants font des crises de colère ou perdent leur sang-froid. Dites-vous que ces situations sont tout à fait normales pour les enfants. En effet, les sauts d’humeur peuvent survenir fréquemment dans les moments sensibles de la semaine, ou encore de la journée. Les parents comme les enfants sont fatigués après une longue journée, et deviennent à bout de nerfs facilement. Il est important de prendre du recul pour les parents lorsqu’une crise de colère se présente. Vous pouvez notamment changer de pièce, ou poursuivre vos activités quotidiennes pendant la crise. L’importance de cette approche est de donner le minimum d’attention à l’enfant lors de ces moments.
Aider l’enfant à identifier l’émotion qu’il ressent
Les enfants ne possèdent pas de vocabulaire riche pour exprimer clairement leur sentiment, encore moins s’ils sont plus petits. Lorsqu’ils sont incompris alors qu’ils tentent de s’exprimer à répétition pour passer un message, ou pour se faire comprendre, une grande émotion de colère peut les submerger. Vous pouvez lui venir en aide lorsqu’ils se sont calmés en les apprenant à mettre des mots concernant la frustration qu’ils ont ressentis. Il est possible d’éclairer la situation à leurs places pour que les enfants puissent mieux connaître ce qui les entoure afin de s’exprimer plus clairement. Les situations courantes sont notamment lorsque l’enfant n’aime pas partager ses jouets, ou n’arrive pas à finir quelque chose qu’il entreprend. C’est en apprenant à nommer les raisons de sa frustration que l’enfant pourra mieux les identifier avec un peu de pratique. Ainsi, il pourra s’exprimer clairement et communiquer les raisons de sa colère par la suite.
Apprendre aux enfants à exprimer leurs frustrations avec des mots
L’enfant a tendance à lancer des objets, frapper avec ses membres lorsqu’il est submergé par ses émotions de colère. Vous devez être strict dans ce genre de situation, expliquer clairement que vous ne tolérez aucun geste violent. Il est important de rester sur votre position de parent lorsqu’il insiste dans son geste. Cela peut notamment être une punition, ou la perte d’un de leur privilège. Si votre enfant s’aperçoit que vous êtes laxiste concernant n’importe quel geste agressif, il est fort probable qu’il le reproduise. En effet, les crises de colère peuvent devenir encore plus fréquentes lorsque votre enfant veut obtenir quelque chose au lieu d’essayer de se calmer.
Apprendre aux enfants à identifier les signes qui annoncent la colère
Afin que votre enfant puisse apprendre à gérer son sentiment de colère, il faut qu’il le reconnaisse d’abord. Que ce soit d’un point de vue psychologique, physique, ou encore comportemental, il existe différents signaux qui peuvent l’alerter sur le sentiment de colère qui monte en lui. C’est en apprenant à les reconnaître avec des mots qu’il pourra mieux les gérer.
Apprendre à l’enfant à se calmer correctement
Vous pouvez montrer à votre enfant des astuces pour l’aider à se calmer après qu’il a assimilé les signaux annonciateurs de colère. Il est possible de le guider en l’apprenant des techniques de relaxation en fonction de son âge. En effet, il existe des moyens de relaxation adaptés aux enfants. Cela peut être une technique de concentration, de respiration, ou encore un moyen sain de se défouler. Faire des batailles de boules de neige, ou encore mettre sa colère sur papier est aussi des alternatives intéressantes. En utilisant ces différentes techniques, cela permettra à l’enfant d’évacuer ses émotions négatives.
L’inciter à bien identifier les situations
Il est tout à fait possible que l’enfant interprète certains comportements extérieurs comme hostiles à son environnement. Cela peut engendrer des crises de colère sans raison logique apparente. Il est nécessaire de définir les causes de sa colère concernant les raisons qui a engendré cette réaction en lui. Il se peut que votre enfant soit en colère pour une tout autre raison que pour la situation actuelle dans laquelle il se trouve. Vous devez l’aider à s’exprimer sur la vraie cause de sa colère. De cette façon, l’enfant apprendra à identifier réellement les fondements de ses crises de colère. Cela va lui permettre d’être plus rationnel, et d’agir en conséquence lorsque les raisons réelles de la crise seront reconnues. De plus, il pourra éviter d’être submergé rapidement par la colère lorsqu’une situation identique se reproduit.
Renforcer les gestes positifs
En plus d’ignorer le plus possible votre enfant pendant ses crises de colère, il est important de lui indiquer les gestes que vous appréciez. Lorsque vous voyez qu’il se met en colère, mais qu’il a été capable de se maîtriser avant que cela se produise, vous devez le féliciter. Votre geste rendra votre enfant très heureux, et vous devez aussi lui accorder toute votre attention après ses efforts.
Intervenir en gardant le contact après la crise de colère
Bien que vous deviez punir votre enfant pendant sa crise de colère, il faut retourner auprès de lui après. En effet, cela permet de montrer à l’enfant votre intérêt, que la crise ne le rende pas moins digne d’attention. Vous devez éclaircir à votre enfant que c’est son comportement que vous ne tolérez pas, et non lui particulièrement. Cette démarche favorise un comportement plus positif de l’enfant par la suite tout en évitant qu’il se dévalorise. En effet, il va comprendre qu’il doit agir de façon plus acceptable pour éviter d’être à nouveau puni.
L’inciter à adopter des gestes plus positifs que les crises de colère
Il est possible que votre enfant pique une crise de colère sur différentes situations. Cela peut être lorsqu’il se sent frustré, irrité par une chose ou une personne, ou lorsqu’il se fâche tout simplement. Pour éviter qu’il réagisse à ces situations par une crise, vous devez lui apprendre certaines réactions émotionnelles. Il est important que vous preniez des mesures pour éviter les comportements agressifs que votre enfant peut faire. Un cas récurrent est que l’enfant arrache un jouet à son camarade. Dans ce genre de cas, vous pouvez lui expliquer que vous comprenez la situation et sa réaction. Et cela tout en passant votre bras autour de votre enfant pour le calmer plus facilement.
Encourager votre enfant à être autonome
Les enfants en préscolaire deviennent progressivement indépendants avec le temps puisqu’ils grandissent. Il faut que les parents offrent à leurs enfants d’affirmer une autonomie pendant cette période. Un enfant plus autonome aura moins tendance à faire des réactions émotionnelles excessives ou à faire des crises de colère. En effet, l’enfant pourra se débrouiller tout seul pour remplir certains besoins lorsqu’il aura l’occasion d’être un peu plus autonome.
4 réponses
Les commentaires sont fermés.