La musique peut communiquer des sentiments et des atmosphères plus directement que les mots et elle est capable de donner vie à l’irréel. Elle est en quelque sorte le compagnon naturel de l’imagination et de la fantaisie. Les mythes et les contes populaires ont toujours attiré les compositeurs, en particulier les compositeurs de l’époque romantique. Mais les histoires de Hans Christian Andersen ont eu un attrait particulier pour les musiciens, qui perdure d’ailleurs encore aujourd’hui.
Vous pourriez vous demander pourquoi de simples contes de fées démodés devraient encore parler à une nouvelle génération de musiciens. Mais peut-être n’avez-vous jamais lu Andersen avec un regard d’adulte. Ses contes ne sont ni simples, ni enfantins et la musique est au cœur de ces contes dès les premières lignes…
Qu’a écrit Hans Christian Anderson ?
Andersen n’a jamais voulu que ses contes soient uniquement destinés aux enfants. Même si certains d’entre eux s’inspirent de sujets traditionnels d’histoire pour enfant, il ne s’agit pas non plus de contes populaires et volontairement simples, comme ceux des frères Grimm. Il s’agit de créations littéraires sophistiquées réalisées par un écrivain établi dans un style très singulier.
Avant leur parution, Andersen s’était déjà fait remarquer comme poète, dramaturge et romancier dans une veine radicale et réaliste.
Sa première pièce, The Mulatto, s’attaquait à la discrimination raciale, et ses romans affichent une préoccupation sociale très dickensienne. Mais comme beaucoup d’autres auteurs, il a trouvé que le réalisme était un carcan pour des vérités humaines plus larges qu’il pouvait exprimer plus richement sous forme imaginative et poétique. Et c’est donc son premier recueil de contes de fées pour enfant et adulte, publié en 1835, qui a rapidement fait connaître son nom dans toute l’Europe.
Ses histoires ont attiré à la fois les enfants et les adultes, un peu comme les contes d’Harry Potter aujourd’hui, avec leur mélange de charme et d’aventure magique, mais aussi avec un sens de l’injustice, du pathos et de la tragédie : la Petite Sirène se dissout dans l’écume, la Petite Fille aux Allumettes est à l’article de la mort et la Bergère en porcelaine et le Ramoneur s’aiment jusqu’à ce qu’ils soient brisés en petits morceaux. Le monde que ses personnages habitent est magique, mais ni doux ni très sûr…
Comment Hans Christian Anderson a influencé les compositeurs du XXe siècle ?
Les années qui ont précédé et suivi la première guerre mondiale ont vu une sorte d’explosion internationale du phénomène d’Andersen.
En Grande-Bretagne, par exemple, des compositeurs influents tels que Charles Stanford et Granville Bantock ont composé des œuvres d’Andersen. Le premier opéra de Delius, Irmelin (1890), est dérivé de La princesse et le porcher d’Andersen.
En Autriche, Zemlinsky, contemporain de Mahler, a basé deux de ses pièces richement orchestrées, Il était une fois (1900) et La petite sirène (1903), sur des contes d’Andersen. Tout comme leur voisin tchèque Vitezslav Novák, et le franco-suisse Honegger.
Une bonne idée aussi pour découvrir les histoires pour enfant et adulte d’Andersen est simplement d’aller faire un tour sur YouTube pour écouter et vous faire votre propre idée sur ce génie dont les histoires font encore rêver tous les enfants du monde !
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